Nous voilà au 4ème jour de confinement. Le temps pour nous d’intégrer la situation, d’avoir été faire les premières courses avec nos attestations de déplacement en poche et de réfléchir comment continuer malgré tout à avancer dans notre projet.
Bien sûr, la situation est propice pour améliorer notre tout nouveau site internet, continuer de produire des articles à poster sur les réseaux sur notre quotidien et sur le matériel utilisé pour rendre la vie à bord d’un fourgon possible… Nous pensons aussi naturellement à rédiger notre dossier qui sera le support de communication pour présenter notre projet en mairie afin de s’installer sur une commune prête à nous accompagner dans notre installation. Mais nous n’avons pas envie de passer nos journées devant les écrans, même à des fins utiles.
La bonne idée, faire un potager ?
Et si finalement, la bonne idée au milieu de tout ça ne serait pas de lancer un potager ?
C’est une activité saine et relaxante, qui permettra avec un peu d’investissement en temps aujourd’hui, de bénéficier d’une petite production dans les mois à venir. Et on ne sait pas combien de temps le confinement va durer…
Notre modeste expérience nous conduira surement à faire des erreurs, cependant l’idée est justement d’apprendre et de mettre notre temps à profit.
Lors de nos dernières courses, nous avons pu acheter quelques accessoires (petite pelle, bâche, boite en plastique…) ainsi que quelque plants et aromates (fraisier, persil…) qui étaient disponibles dans les rayons. Cela va-t-il durer ?
A toute fin utile, voici la manière dont nous avons procédé, la priorité étant de faire simple avec un maximum de ressources à notre disposition.
Étape 1 : Définir l’emplacement
Ayant un voisin qui cultive tous les ans de manière traditionnelle, nous avons décidé de nous installer dans la continuité de son potager.
C’est un emplacement bien exposé au soleil et à proximité de haies qui protègent des vents.

Étape 2 : Préparation du sol
La première chose à faire, puisque nous n’avons pas commencé ce travail de préparation en automne, est de retourner la terre sur quelques centimètres et d’aérer le sol plus en profondeur. Cette tâche a été réalisée à la main car l’idée est d’ameublir le sol en préservant au maximum la vie qui le compose (insectes, vers de terre…).
Nous n’avons pas retirer l’herbe qui sera asphyxiée avec le temps, tant qu’elle est recouverte de plusieurs centimètres de terre et de paillage.

Étape 3 : Installation du cadre et apports
Reste alors à bien délimiter notre zone de culture avec du bois en décomposition (si possible).
Nous avons ensuite réparti 25Kg de fumier de cheval acheté en supermarché ainsi que du crottin et de la paille séchés récupérés dans un ancien abris à chevaux. Cette matière organique devrait permettre de stimuler la vie du sol et fournir un apport intéressant pour les futures cultures. Pour activer cette matière organique, il est important de bien arroser avant de recouvrir de terre et de paillage. Dans notre cas de la pluie est prévue demain, nous allons donc laisser la nature travailler pour nous !
Première couche : crottin Deuxième couche : terre
Étape 4 : Le paillage
Le paillage nous semble essentiel car cela permet de couvrir le sol qui ne doit jamais rester à nu. Cette technique permet non seulement de contenir les mauvaises herbes, de maintenir l’humidité du sol et donc de limiter les arrosages, de préserver et stimuler la vie du sol qui ne sera pas agressé par le soleil ou par les dernières gelées. Enfin ce paillage se compostera au fil du temps et se transformera en humus pour la fertilité du sol, il faut donc bien veiller à ajouter du paillage régulièrement.
Dans notre cas, nous avons récupéré des hautes herbes sèches (qui ressemblent à de la paille) ainsi qu’une quantité moindre d’herbe de tonte.

Étape 5 : C’est le moment de planter
Une fois notre espace de culture prêt, nous pouvons passer à la plantation des premiers légumes. La période est notamment propice à la plantation d’ail, d’échalotes et d’oignons qui peuvent être plantés directement en terre sans passer par la case semis. Nous avons trouvé de l’ail, des échalotes et des pommes de terre germés dans les fonds de placard, ce qui représente un petit trésor en cette période de confinement ! Nous avons également eu la chance de trouver deux lots de 6 plants de fraisiers en supermarché que nous avons également plantés.
Enfin, nous avons testé de semer des graines de laitue. Il est peut être un peu tôt à cause des saints glace (entre le 11 et 13 mai) mais notre paillage devrait les protéger sur ces courts épisodes de gelées.
Fraisier Gariguette Fraisier Gentonova Plant d’ail germé
Étape 6 : Une serre improvisée
Également à notre disposition sur le terrain où nous sommes confinés, un ancien abris à chevaux (où nous avons récupéré le crottin sec). Nous avons décidé de réhabiliter cet espace en serre ! Sur le même principe que notre espace potager, nous avons créé une butte avec une couche de crottin mélangé à de la paille, une belle couche de terre et un paillage à base d’herbe de tonte (seules ressources à disposition). Nous n’avons jamais eu l’occasion de cultiver en serre, ce sera donc un bon élément de comparaison entre notre espace potager et cette dernière.
Vue extérieure de la serre Vue intérieure de la serre
Avec tout ça, le gros du travail est fait. En toute logique, nous aurions dû commencer par faire les semis (graines germées) mais nous n’avons pas notre stock de graines… Avec le confinement, nous avons donc passé commande sur le site du semencier de variétés anciennes Kokopelli que nous vous recommandons vivement pour leur engagement. Un article dédié aux semis sera bientôt disponible lorsque nous aurons reçu nos graines.
Vous m’epatez de jours en jours…
Cette capacité à vous adapter à la situation
Partir de peu pour arriver à beaucoup
Bon alors les fraises un bon vin rouge… Quelques tomates… Et V’la l’apero.
Bravo les ptits loups, superbe petit potager écolo, je crois que Julie va aimer ça